et à une cinquantaine de ses collègues. Elle ne coïncide pas exactement avec celle du président d'Artois Comm. dont, la semaine dernière, il n'a pas voté le budget.

« Nous nous sommes abstenus mais nous n'avons pas voté contre », tempère Stéphane Saint-André qui, ce soir-là, avait donné procuration à Yvon Bultel, et qui rappelle que Béthune, ville de 27 000 habitants, ne peut pas continuer à payer seule des équipements pour 80 000 habitants. « Je ne suis pas en guerre avec Alain Wacheux », s'empresse-t-il d'ajouter.

Sur la question de l'intercommunalité, le président de l'agglomération et son vice-président chargé de l'aménagement du territoire n'ont pas la même paire de lunettes même s'ils semblent d'accord pour s'orienter vers un pôle métropolitain, sorte de syndicat mixte, plutôt que vers une métropole urbaine impliquant des fusions. Le premier verrait bien la nouvelle entité dans les frontières de l'actuel syndicat mixte des transports englobant Artois Comm., la CCNE, les communautés d'agglomération de Lens-Liévin et d'Hénin-Carvin. « Ce serait suicidaire pour Béthune... et pour Bruay aussi », s'alarme le second en se penchant sur une carte et en voyant sa ville si éloignée de ce que serait, dans cette configuration, le nouveau centre de gravité. « Il n'est pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour voir que le pouvoir partira à Lens et la richesse d'Artois Comm. également.

 »

Dans son courrier adressé au préfet, Stéphane Saint-André plaide pour un pôle métropolitain « coeur de Région » qui engloberait l'arrondissement de Béthune (Artois Comm., CCNE, Artois Lys, Artois Flandres) élargi au secteur de Merville qui est déjà dans la communauté de communes Flandres Lys, au Pernois et à Saint-Pol-sur-Ternoise. Ce qui constituerait « un ensemble viable » de 125 communes et un peu plus de 360 000 habitants comptant sur son territoire quelques fleurons de l'industrie régionale.

« Cette projection répond en tout point à la nouvelle loi. Elle ne ferme pas la porte aux communes qui voudraient nous rejoindre. Elle ne ferme pas non plus la porte à l'idée pour l'avenir d'une coopération renforcée avec Lens, Arras et Douai, à l'instar de la communauté hospitalière, un grand ensemble valant mieux qu'un petit pour conserver les centralités », ajoute-t-il.

« Je ne suis pas opposé à ce que se constitue dans un deuxième temps, à l'échéance d'une dizaine d'années, un pôle plus large englobant Béthune, Bruay, Lens et Arras », insiste le maire de Béthune en précisant que sa position ne remet pas en cause sa volonté de mettre en place des synergies avec Lens pour profiter au mieux de l'attractivité du futur Louvre.

Stéphane Saint-André a pris son bâton de pèlerin pour faire partager sa vision. Hors des frontières de la communauté d'agglomération, il assure avoir reçu un excellent accueil chez ses homologues d'Arras et de Lens qu'il va retrouver dans quelques jours autour d'un déjeuner. À l'intérieur du périmètre d'Artois Comm, il s'attend à ce que ses propos aient un effet analogue à ceux qu'il a tenus naguère sur le tramway : « Au début, j'ai été le seul à élever la voix et beaucoup d'élus ont été déstabilisés... » •

CHRISTIAN LARIVIÈRE