Depuis 2005, et en 2002 déjà, Béthune faisait partie du réseau d’alerte dans lequel figurent les villes qui ont des difficultés financières, explique Stéphane Saint-André. Ce qui implique une surveillance par les services de l’État et un rendez-vous annuel à la sous-préfecture pour éplucher les comptes de la receveuse et des services de la ville. « Cette année, la receveuse indique que nous sortons de ce réseau. C’est la meilleure démonstration que nous avons bien géré cette ville. » Le député-maire cite, par exemple, le ratio de rigidité (charges de personnel + charges d’intérêts/produits de fonctionnement) en constante baisse depuis cinq ans. « Malgré cette évolution positive, ce ratio demeure élevé et ne permet pas encore à la ville de disposer de marges de manœuvres significatives », tempère le rapport de la direction générale des finances.
« Poursuivre les efforts »
Stéphane Saint-André cite aussi l’évolution de la dette : 63,871 M en 2008 contre 55,085 au 31 décembre 2012. « Comme on n’emprunte pas cette année, ça ne va pas augmenter. » Il évoque également la capacité d’autofinancement en hausse et la pression fiscale en baisse. Et surtout, il reconnaît que la situation reste « tendue. Il faut poursuivre nos efforts. » C’est d’ailleurs très clairement écrit dans l’analyse financière de la ville.
Pourquoi présenter une analyse financière cette année ? On ne peut s’empêcher de penser que dans neuf mois, ce sont les élections… « Tous les ans, à cause du réseau d’alerte, on présente nos comptes à la sous-préfecture », préfère indiquer Stéphane Saint-André. Et pourquoi, entre 2002et 2005, la ville ne figurait plus dans ce réseau d’alerte ? « Mellick a fait disparaître le taux d’alerte en vendant de l’immobilier, comme la patinoire, explique Yvon Bultel. Ce qui a permis de récupérer de l’épargne. »
L’adjoint aux finances insiste sur 2012, « une très belle année pour les subventions qui ont augmenté de 392 % »et reparle des économies réalisées grâce à la suppression du garage (102 000 € entre 2008 et 2012) et au plan électricité mené avec Artois Comm. (60 000 € pour cette année). Il rappelle enfin que sur ces cinq dernières années, 20 M ont été investis et dans le même temps l’endettement réduit. « Aujourd’hui, avec cette disparition du réseau d’alerte, on nous rend grâce », se réjouit Stéphane Saint-André.
Un conseil municipal très tendu demain soir
De quoi envisager sereinement le conseil municipal qui s’annonce, comme les finances, tendu. Très tendu même avec le vote du maintien d’élus dans leurs fonctions d’adjoints. En l’occurrence, les élus devront se prononcer sur le cas d’Olivier Gacquere, Amel Gacquere, Odile Mortier et Évelyne Brassart. Après leur avoir retiré leurs délégations, le maire souhaite leur retirer leur poste d’adjoint. « Que ce soit voté ou pas ne changera pas ma vie. Je n’ai pas donné de consigne de vote. Il n’y a pas d’enjeu pour moi, affirme Stéphane Saint-André. Ce qui compte pour administrer la ville, c’est que le budget soit voté. Comme il l’a été, plus rien ne peut empêcher le fonctionnement de la mairie et les élus du groupe majoritaire d’aller au bout du mandat. » Le budget ayant été voté à une voix près, beaucoup d’incertitude pèse sur l’issue du vote à propos des adjoints.