PAR CHARLES-OLIVIER BOURGEOT
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La section socialiste de Béthune n'a pas tardé à réagir. Frédéric Cuvillier à peine parti, elle avait déjà dégainé un communiqué regrettant - en gros - que le ministre des Transports soit mal renseigné sur Stéphane Saint-André (lire par ailleurs). Il faut dire que la visite de soutien du député-maire de Boulogne-sur-Mer est mal venue pour le duo de dissidents Alain Delannoy - Raymond Gaquère. Elle l'est d'autant plus que le binôme devra aussi se passer du renfort fantasmé jusque dans leur tract du président du conseil général, Dominique Dupilet. Il était là, lui aussi, pour soutenir « clairement le candidat du Parti socialiste et des radicaux de gauche » : Stéphane Saint-André. « Des pages doivent être tournées, insiste Dominique Dupilet pour qui le duo Cuvillier - Saint-André incarne la nouvelle génération de la gauche. Et il faut tourner une nouvelle page dans cette circonscription. » Le président du conseil général n'a néanmoins pas cherché la polémique avec les candidats exclus du Parti socialiste : Daniel Boys qu'il « connaît depuis longtemps » et sait « honnête homme » et ses conseillers généraux « avec lesquels (il) travaille tous les jours ». Il ne polémique pas non plus « parce que nous voulons rassembler au soir du premier tour », voyant le costume du rassembleur parfaitement taillé pour Stéphane Saint-André.
Frédéric Cuvillier ne semble pas en douter davantage. « Stéphane créera les conditions nécessaires au rassemblement de la gauche à Béthune.
» Lui qui consacrait hier son premier déplacement électoral à celui qu'il présente comme un ami de longue date. Presque logique dans une ville où il sera amené à revenir : « Béthune évidemment pour un ministre des Transports en charge des Voies navigables de France !
» Lui voit d'ailleurs dans le maire de Béthune un futur « ambassadeur ministériel » et devine en lui le seul candidat capable de battre le député UMP sortant. André Flajolet à qui le ministre n'adresse pas de louanges. « Je sais quelles sont ses valeurs, ce qu'il incarne, même s'il cache son drapeau dans sa poche », dit-il à propos de l'absence de logo UMP sur les affiches électorales. « Le meilleur service qu'on puisse rendre à la gauche, c'est de donner à cette circonscription un député compétent, porteur de valeurs de progrès et de justice », poursuit Cuvillier en pensant à son voisin de gauche.
Et lorsqu'on l'interroge sur la position que doivent adopter les dissidents, il leur demande juste « de penser aux lendemains ». « Je sais à quel point c'est difficile. J'ai connu ces périodes de disgrâce. Il faut savoir les surpasser pour qu'au lendemain de la victoire de la gauche, on puisse dépasser les querelles. C'est comme dans les familles, à un moment, on ne sait même plus comment ça a commencé...